La presse en parle : A Anglet, une entreprise sans patron et sans horaires, « cartonne » dans l’immobilier

Startup Acheterduneuf - Entreprise libérée
Pendant que d’autres se détendent autour d’une partie de baby-foot, Julien Arthapignet (CEO) suit les dossiers en cours © BERTRAND LAPÈGUE

Ce matin toute l’équipe d’Acheterduneuf.com a eu le plaisir de découvrir l’article de Sophie Serhani paru Mercredi 30 Mars dans le journal Sud Ouest. Merci pour ce bel article.

Mercredi 30 Mars 2016, SOPHIE SERHANI s.serhani@sudouest.fr

BIENHEUREUX SANS PATRON

ANGLET Julien Arthapignet a créé acheterduneuf.com, premier comparateur en immobilier neuf. Une société « libérée » au chiffre d’affaires exponentiel, sans hiérarchie, ni horaires.

Les désenchantés qui ne poussent la porte que pour le salaire à la fin du mois n’ont pas déserté. Mais au pays d’acheterduneuf.com, leurs chaussures de ville n’ont jamais foulé le béton ciré. Dans les 280 m2 du 2, rue des Pontôts, à Anglet, le pied compressé dans le soulier n’a pas bonne presse. Ici, on pense bien être avant tout.

Mercredi matin, 10 heures. Personne ne manque à l’appel. C’est simple, il n’y en a pas. Justin Fabre, ancien golfeur professionnel, aujourd’hui « business developper » officie en cuisine commune. « Je prépare des chocolats chauds pour tout le monde avec une boule de glace vanille. Goûtez, c’est hyper bon. » Pas de scrupule à avoir. Ici, « tout est Bio », glisse le trentenaire au sourire impeccable, la tête faufilée entre deux énormes bocaux remplis d’amandes et de noisettes décortiquées. Pour l’énergie sans doute.

« On se fait à manger les uns les autres. On se relaie. L’idée, c’est de rendre le quotidien au travail plus agréable. » C’est Julien Arthapignet qui le dit. Il a créé acheterduneuf.com avec son associé, Thibaud De Gromard, voilà quatre ans. Les deux dirigeants n’endossent pas le costume de patron pour autant.

« Ici, on décide de tout ensemble. Je ne me considère pas comme leur chef. On est une équipe. D’ailleurs, même pour le recrutement, ce sont les collaborateurs qui s’en occupent et lorsqu’un profil leur semble pertinent, on en parle. »

Étouffés par le classique

Etouffés par une hiérarchie obsolète dans leurs vies antérieures, coincés dans des structures basées sur un modèle pyramidal, les deux entrepreneurs ont mis en commun leurs bagages – huit ans dans l’immobilier pour l’un, huit dans les finances pour l’autre – pour se délester des contraintes du monde du travail « classique ». Dans le jargon des start-up, on appelle ça une entreprise « libérée ».

En 2012, Thibaud De Gromard revient du Canada. « Dix ans d’avance sur nous là-bas. » Julien Arthapignet, 32 ans aujourd’hui, un Mauléonais d’origine, imagine son projet depuis un an. Le résultat ?

« Le premier comparateur en immobilier neuf. Avant, lorsqu’un particulier cherchait à acheter du neuf, il devait consulter l’ensemble des promoteurs, un par un. Rien ne pouvait le renseigner sur l’ensemble des projets en cours là où il souhaitait s’installer. De même, les professionnels de l’immobilier devaient démarcher les promoteurs pour élargir leurs offres. »

Une niche.

A en faire trembler les anciens sur le marché. En 2013, lorsque l’entreprise sort lauréate du concours Start-up, dans la catégorie société innovante du Salon Rent à Paris (dédié aux nouvelles technologies dans l’immobilier), les sollicitations abondent.

« Ils se demandaient qui étaient ces petits jeunes qui pensaient pouvoir révolutionner l’immobilier neuf ? Et les promoteurs voyaient d’un oeil méfiant l’idée de comparer leurs programmes », raconte Julien Arthapignet, qui a choisi de rester indépendant. A raison : l’outil rassemble aujourd’hui 95 % des programmes immobiliers neufs de la France entière.

Vers l’international

Sur le site, après la saisie d’une série de critères, le particulier n’a plus qu’à attendre les propositions du comparateur. L’équipe d’acheterduneuf.com l’accompagne jusqu’à la remise des clés, depuis les propositions, les visites, la recherche de financement, la signature devant le notaire, en passant par la personnalisation et le choix des matériaux. Les étapes de la construction sont envoyées sur le portable de l’acquéreur, telles des images Instagram. Cela ne coûte rien à l’acheteur. La société tire ses bénéfices d’un pourcentage accordé par le promoteur sur le bien vendu.

 D’un capital de 2 000 euros à la création, acheterduneuf.com a atteint les 1,850 million d’euros en 2015, compte 60 collaborateurs, dont une vingtaine à Anglet, a ouvert des antennes un peu partout en France, a développé des systèmes de franchises pour développer son implantation dans l’Hexagone et travaille actuellement à se dupliquer à l’international. Les affaires roulent.

Ironie du sort, ici, les patrons gagnent moins que les collaborateurs. « C’est pour mieux capitaliser et assurer le développement de la société », nuance Julien Arthapignet. Quant aux collaborateurs angloys, un « business developper », ou un conseiller peut toucher entre 2 500 et 10 000 euros pour les bons mois. De quoi faire rêver. Exception, seuls les postes administratifs, de communication, de marketing et de secrétariat sont salariés et ont un fixe. Les autres sont indépendants et vivent des commissions qu’ils touchent sur les biens vendus.

« Si je leur proposais un fixe, ils me riraient au nez, défend Julien Arthapignet. La philosophie est basée sur une grande liberté. Chacun se fixe ses objectifs. Si demain, un collaborateur souhaite s’investir dans une activité connexe et mise sur 20 000 euros d’objectif sur l’année, très bien. Je ne vais pas lui mettre la pression. »

Un discours aux antipodes de ceux qui pèsent aujourd’hui sur les épaules des salariés malheureux au travail. Une petite révolution. D’autres signes vont dans ce sens. Dans l’open-space principal, des postes de bureaux, mais aussi un bureau collectif surélevé. Là où, ce jour-là, Xavier, business developper, 35 ans, travaille debout. Dans ce même espace, un baby-foot, des bonbons variés en libre-service, des masques de déguisement accrochés aux murs. Visite virtuelle 360° des locaux d’Anglet sur Google.

L'Open space de la Start-up Acheterduneuf.com

Une pièce « digital detox »

Dans l’autre pièce, des bureaux ouverts et un tapis de putting. « On y joue souvent. Même avec les clients », lâche un collaborateur, le club de golf dans la main droite. Au fond, l’espace de restauration et de réunion. Une grande table blanche, design. Les lieux ont été pensés par un architecte d’intérieur. « On lui a expliqué le principe de l’entreprise. C’est-à-dire un lieu où tout le monde se sente bien et où l’on place l’humain d’abord. Ici, les collaborateurs et leur bien-être passent avant les clients. »

L’efficacité est au rendez-vous. Pas d’horaires, non plus.

« Si quelqu’un veut aller à la plage ou faire du sport, il peut. Il travaillera dans de meilleures conditions en revenant et sans être frustré. Notre fonds de commerce, ce sont nos collaborateurs. Ils sont nos premiers ambassadeurs à l’extérieur. Quelqu’un d’heureux au travail, c’est quelqu’un qui travaille mieux, qui est plus efficace, et qui est prêt à évoluer»,

pense celui qui est à la tête d’une start-up dont la moyenne d’âge varie de 24 à 62 ans. Car Fanny et Maxence côtoient aussi Bertrand, 56 ans, et Bernadette, 62 ans. « Notre maman. Bernadette me dit tout le temps : « Dans six mois, je prends ma retraite. » Elle est avec nous depuis le début. Cela fait quatre ans. »

Et jamais personne n’a abusé des bonnes choses. « Ce n’est pas parce qu’on n’impose pas d’horaire qu’on ne travaille pas. De même, je ne me considère pas comme un chef. Les décisions sont collégiales. Et cela convient à tout le monde. D’ailleurs, je peux vous dire que les collaborateurs ne comptent pas leurs heures. »

Le risque réside dans le fait de se sentir si bien au bureau qu’on veuille y rester encore davantage. Malin. Acheterduneuf.com aménagera, cette année, une extension de la toiture pour en faire une salle « digital detox ». Une salle de repos quoi. À l’intérieur, hamac, canapé, bibliothèque, cours de yoga avec un professeur. Mais « sans télé, ni ordi, ni portable. Juste pour se reposer ». Au travail ? C’est une idée.

 

QUELQUES CHIFFRES
60 95 80 000 1,850 M 3 M

C’est le nombre de collaborateurs que compte acheterduneuf.com, dispatchés entre ses agences à Anglet, Bordeaux, Nantes, Toulouse, Arcachon et Paris. Une ouverture à Pau est prévue.

C’est, en pourcentage, le nombre de promoteurs français qui passent par la société angloye pour commercialiser leurs projets immobiliers. C’est le nombre de logements proposés à la vente par acheterduneuf.com

 

 

 

C’est, en euros, le chiffre d’affaires de l’entreprise réalisé en 2015.

 

 

 

C’est l’objectif de chiffre d’affaires que la société compte atteindre en 2016.

 >> Lien de l’article dans le Sud Ouest <<

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